A la rencontre du service Orientation

A la rencontre du service Orientation

Le rayonnement de notre école passe par nos élèves, et par nos équipes ! Aujourd’hui, nous nous entretenons avec Audrey Santolini et Clément De Meester, du Service Orientation, afin de voir l’envers du décor et d’en apprendre plus sur ce qui fait la force de leur département.

Bonjour à tous les deux et merci de prendre le temps de nous rencontrer. Depuis combien de temps travaillez-vous au sein du service Orientation du LFS ? En quoi consiste votre poste ?

Audrey Santolini : Pour ma part j’ai rejoint le service Orientation il y a maintenant 8 ans, en 2014, j’ai d’abord travaillé 6 mois en partenariat avec une ancienne collègue qui se trouve désormais au Lycée Français du Luxembourg et Clément m’a rejoint à la rentrée suivante.

Clément De Meester : J’ai démarré en 2015, je suis arrivé au LFS en 2007 en tant qu’enseignant d’anglais. Quand j’ai eu l’opportunité de rejoindre ce service, j’ai basculé en gardant une partie d’enseignement, qui est maintenant minime.

AS : Notre travail est similaire, la différence je dirais est géographique, au niveau des universités et établissements du monde, pour ma part je m’occupe de la partie France, Clément s’occupe des études dans les pays anglophones. Ce choix s’est fait naturellement, il y avait un besoin d’expertise dans ces deux types d’enseignements, et le reste se partage entre des missions transversales.

Qu’est-ce qui vous a donné l’envie de poursuivre une carrière dans le conseil auprès des élèves ?

CDM : D’une part, j’avais envie d’avoir une expérience à l’étranger, en Chine principalement, parce que j’avais commencé à apprendre le chinois en France. Puis est venue l’envie de voir comment aider les élèves pour qu’ils puissent arriver à avoir un plein potentiel, et comment les guider dans cette direction en leur apportant les meilleurs conseils possibles.

AS : Je rebondis sur l’idée de Clément, je pense que c’est vraiment de faire grandir des talents, et de les identifier relativement tôt dans le parcours scolaire de l’élève. C’est vraiment important de sentir que par un engagement de notre part, les élèves peuvent s’épanouir dans leur réussite au lycée mais aussi plus tard dans leurs études supérieures et prendre confiance en eux.

Qu’est-ce qui vous motive le plus dans votre travail ?

AS : Notre fil conducteur, c’est vraiment d’accompagner, de guider et d’informer les élèves. C’est cette idée d’échanges et de partage dans le but de les faire grandir de la manière la plus personnelle possible. On n’est pas sur un enseignement linéaire et homogène pour tout le monde, on est sur l’adaptation de l’accompagnement individuel de chaque élève. C’est ce qui me plaît au quotidien. Sur une même formation, sur un même objectif, on a un accompagnement qui peut être totalement différent d’un élève à un autre.

CDM : L’idée est de partager avec les élèves, de découvrir des parcours académiques mais pas seulement, c’est aussi les aider à mettre en valeur leur personnalité.

AS : C’est assez drôle, on voit les élèves mûrir. Les premiers contacts qu’on a avec eux sont en fin de Collège, par moments, ils ne comprennent pas trop à quoi on sert. On n’a pas de stylo rouge pour corriger des copies, on leur donne des devoirs, mais qui ne sont pas les mêmes pour tout le monde. Au fur et à mesure qu’ils grandissent et qu’ils franchissent les étapes du lycée, ils passent de plus en plus de temps dans notre bureau, et ils savent venir demander quand ils ont besoin. La plus belle des réussites, c’est d’accompagner ces élèves vers leur excellence personnelle à eux.

CDM : Les élèves ont des personnalités différentes, les plus indépendants font beaucoup de choses par eux-mêmes, et d’autres viennent nous voir plus souvent pour être davantage accompagnés, car ils ont besoin d’être rassurés, ou ont beaucoup de questions.

Décrivez-nous votre journée-type au LFS.

CDM : Il n’y a pas vraiment de journée-type, beaucoup de choses se passent à différents niveaux, il y a les rencontres avec les élèves et les parents, les entretiens, les interventions en classe. Il y a de nombreux événements comme le salon des métiers, le salon des formations, les visites d’entreprise, le contact avec l’extérieur, les universités, les écoles, et les entreprises.

AS : J’adore dire qu’on arrive le matin avec un planning bien établi et quand on fait le bilan à la fin de la journée, on a fait le planning établi, pas dans le bon ordre, et avec des événements au milieu. (Rires) Ca bouge beaucoup, c’est important de savoir s’adapter, de hiérarchiser entre ce qui est vraiment urgent et ce qui l’est moins. La priorité est avant tout donnée aux familles.

CDM : On encourage les parents à être accompagnés de leur enfant, mais ce n’est pas toujours le cas en raison des emplois du temps divers de chacun.

AS : En majorité, plus de 80% des rencontres se font en famille, parent(s) et enfant.

Parlez-nous d’un défi important auquel vous avez dû faire face dans votre travail et comment vous l’avez surpassé.

AS : Je pense qu’il faut revenir au Covid. Notre travail au quotidien, c’est d’écouter et de partager ; Cet accompagnement se fait dans le bureau. Quand le Covid est tombé, que l’école a fermé, le défi fut de se demander comment on allait réorganiser notre façon de travailler avec les élèves, à la fois en classe entière et de manière individualisée, sans perdre en qualité. Avec la distance, on a dû gérer les différents fuseaux horaires car certains étaient retournés en Europe, et ce fut un défi qu’on a relevé en équipe, afin d’avoir une stratégie, qu’on a d’ailleurs pu réappliquer l’année dernière. (Rires) Nos journées n’étaient pas standardisées, elles s’étalaient de 8h du matin pour ceux qui étaient ici, au milieu de la soirée pour ceux qui étaient en France ou en Europe.

Qui dit orientation insinue parfois qu’il y a réorientation. Racontez-nous un exemple de réorientation d’un élève que vous avez suivi, et expliquez comment vous l’avez accompagné avec sa famille dans ce processus.

CDM : On a eu le cas d’un élève qui avait choisi d’entrer en école de commerce. La première année ne s’était pas très bien passée. Il a changé d’école de commerce pour la deuxième année, cela ne s’est pas bien passé non plus. Il a alors fallu creuser davantage pour savoir ce qui l’intéressait vraiment. On a eu plusieurs conversations avec l’enfant et les parents, il est par la suite passé en production musicale et il a réussi. C’est vrai que parfois, les parcours artistiques ne sont pas forcément acceptés au départ par les familles, qui leur préfèrent un parcours plus classique.

AS : Cela touche vraiment les familles. Cet élève avait certainement voulu faire plaisir à ses parents, il a essayé à deux reprises, et après de nombreuses conversations et un grand travail sur la connaissance de soi, on a trouvé un compromis au niveau des parents, et pour l’élève un épanouissement personnel. Quand l’élève est en épanouissement, il réussit. De manière générale, si on doit faire un bilan, les questions difficiles de réorientation arrivent souvent chez les élèves qui sont très peu investis dans leur recherche d’orientation mais qui ont des idées bien précises, « Je veux faire une école de commerce ». Avec peu d’implication, peu de recherche sur le programme, sur comment ça se passe, une fois qu’ils sont dedans, ils se rendent compte que ce n’est pas du tout ce qu’ils imaginaient. A ce moment-là, souvent, ils reviennent vers nous pour nous dire qu’ils ont évolué, qu’ils se rendent compte qu’ils ne se plaisent pas là où ils sont, et nous demander de les aider pour une création de nouveaux dossiers. On a souvent des élèves qui viennent nous revoir après l’obtention de leur premier diplôme universitaire pour nous demander des conseils sur la suite.

Pendant leur parcours au lycée, on travaille à faire prendre conscience aux élèves de leurs qualités, de leur personnalité mais aussi de leurs capacités. Souvent on trouve un compromis entre leurs ambitions et les réalités de l’enseignement supérieur.

CDM : Même si leurs résultats scolaires sont un peu justes au départ, il faut les laisser aller jusqu’au bout du processus, tenter, se rendre compte, et se révéler. Il n’y a pas vraiment de règles.

Parlez-nous d’un de vos plus beaux souvenirs dans votre poste.

CDM : Nos plus beaux souvenirs sont les cérémonies du Bac, quand chacun a au moins une admission quelque part et s’envole vers un nouveau chapitre. Cela fait toujours plaisir de les voir à ce moment-là.

AS : On réalise pendant la remise des diplômes du vrai travail qu’on a tous pu mettre en place, que ce soit enseignants, supports administratifs, ceux qui les accompagnent pour passer les examens, que ce soit le service Orientation, on a une image de l’investissement de chacun pour justement permettre cet envol vers les études supérieures et vers l’adulte que chaque élève sera demain.

Qu’est-ce qui vous impressionne le plus chez nos élèves ?

CDM : Chaque élève est unique et a sa personnalité.

AS : Les élèves ont énormément de ressources, et d’agilité pour jongler entre les différents cursus qu’on peut leur proposer dans l’enseignement supérieur, que ce soit un cursus français ou un cursus anglophone, ils sont globalement en réussite et je pense que c’est grâce aux spécificités de l’enseignement français, et cet esprit critique qu’on leur fait développer, cet esprit d’analyse, et la rigueur, ce sont de vraies compétences qui leur servent après.

De quelles actions mises en place êtes-vous le plus fiers ?

AS : Ce qui nous satisfait le plus au quotidien, c’est que les élèves se sentent bien dans notre bureau, ils ont l’envie de venir. Pour les Terminales par exemple, on ne met plus de rendez-vous obligatoire, et ils viennent malgré tout nous voir très régulièrement. Ce qu’on a mis en place et qui fonctionne bien, ce sont des événements, ils sont un vrai pilier d’informations pour l’ensemble du lycée.

Comment aimez-vous passer votre temps libre ?

AS : J’adore passer du temps avec mes amis, et pour me ressourcer et m’évader, je cherche les grands espaces et je pratique l’équitation régulièrement.

CDM : Je fais pour ma part beaucoup de sport, du football, du tennis, du badminton. Shanghai est une ville qui bouge, j’aime beaucoup découvrir de nouveaux restaurants et endroits sympas.

AS : Shanghai sans Covid, c’est extraordinaire ! (Rires)