Nos Alumni ont du talent : Théo Wang à l’université de Cambridge

Nos Alumni ont du talent : Théo Wang à l’université de Cambridge

Pour ce nouvel épisode autour de nos alumni, nous avons proposé à Théo Wang, élève de la promotion LFS 2020 de nous rencontrer en visio-conférence pour échanger et discuter autour de son parcours, ses études et sa vie à Cambridge aujourd’hui.

L’Université de Cambridge est exceptionnelle, on a énormément de ressources dans tous les domaines, il y a des bibliothèques partout, c’est vraiment incroyable.

Salut Théo, merci beaucoup d’avoir accepté cet entretien et ce, malgré ton emploi du temps chargé. Pourrais-tu te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Théo Wang, je suis actuellement étudiant en Sciences Informatiques (Computer Science) à Cambridge et fus élève du LFS entre 2007 et 2020, donc en gros, toute ma scolarité à part les petite et moyenne sections. Je pense connaître le LFS plutôt bien. *rires* J’ai fait un Bac Scientifique avec l’Option International du Baccalauréat (OIB, qui devient à la rentrée 2022 le Baccalauréat Français International) en langue chinoise, j’étais dans la Section Internationale Chinoise (SIC) et ai fait toute ma scolarité en SIC.

Pourquoi être allé en SIC ?

Je pense que je suis entré en SIC d’abord pour renouer avec mes origines parce que bien que je sois né en France et que je sois français, je suis quand même d’origine chinoise et c’était important pour moi d’étudier la culture, la langue, l’histoire du pays d’où je viens et dans lequel j’allais vivre pendant 14 ans. Mes deux parents sont français d’origine chinoise.

La SIC est une section incroyable au LFS parce que tout d’abord, je pense que c’est important d’avoir une sorte d’intégration de la langue et de la culture chinoises parce qu’on est en Chine ; en étudiant la langue, la littérature, la culture mais également la philosophie en 1e et en Terminale, je pense que cela m’a aidé et m’a donné une véritable exposition à tout ça, et c’est fascinant.

Cette immersion dans la culture et la littérature fut enrichissante et fut l’opportunité de me faire de nouveaux amis à l’école. On avait même eu la chance d’aller à Pékin en 2nde.

En dehors de la section SIC, as-tu des souvenirs marquants de ton passage au LFS ?

Je ne pense pas pouvoir résumer mon expérience au LFS en un seul événement marquant, y ayant fait toute ma scolarité.

Parmi mes souvenirs du LFS les plus récents, je repense à mon engouement pour la littérature grâce à mes cours, j’étais tellement passionné que j’ai passé le Concours Général de Littérature, c’était une autre expérience marquante car faire un examen de 6h entre 19h et 1h du matin, c’était quelque chose !

Mon année de 1e aura été assez incroyable également grâce aux géosciences. J’ai passé le Concours National et ai également pu rentrer dans l’équipe France pour les Olympiades Internationales des Géosciences, j’ai même été médaillé et c’était vraiment cool parce que représenter la France dans un concours international, c’est assez marquant !

Après ces expériences au LFS, tu as choisi de t’orienter vers les Sciences Informatiques à l’Université de Cambridge. Peux-tu nous expliquer comment ce choix d’études s’est fait et pourquoi avoir choisi Cambridge justement ?

J’ai été exposé aux sciences informatiques relativement tôt et même en dehors de ma scolarité, j’avais participé à des projets de codage, j’avais fait un camp d’été en 2019 et cela m’avait vraiment intéressé.

Je trouvais dans l’informatique un bon équilibre entre les mathématiques et leur aspect théorique dans lequel on démontre et l’ingénierie qui incorpore des applications ainsi qu’une notion d’impact direct sur le monde. La majeure « Computer Science » était pour le coup le parfait mélange.

Cambridge est une institution exceptionnelle, le programme de la licence est très réputé et assez compétitif. Les étudiants sont très intelligents, les professeurs et lecteurs sont renommés dans leur domaine.

J’ai longuement hésité entre maths et informatique car dans un sens, les maths représentaient vraiment ce qui m’intéressait le plus au lycée, mais je me demandais si je voulais vraiment en faire toute ma vie, et s’il ne vaudrait pas mieux aller en prépa dans ce cas-là. Je n’étais cependant pas certain que la prépa fût faite pour moi car la pression est différente dans un sens, car plus encadrée alors qu’ici, il y a une indépendance et une autonomie dans la gestion de mon travail. Ma personnalité m’a fait pencher plus vers un parcours universitaire.

Comment as-tu trouvé les démarches pour déposer ta candidature ?

En termes de procédure, le système UCAS (Universities & Colleges Admissions Services) est le système de préparation des dossiers de candidature aux universités anglaises. Pour Oxford et pour Cambridge, des examens et entretiens ont également lieu en fonction du programme choisi.

Si on veut aller à Cambridge, il faut choisir le Collège (sorte de Maison au sein de l’Université) dans lequel on souhaite entrer. Chaque Collège a des ressources académiques, des programmes et des procédures d’inscription qui sont différents les uns des autres. Il est important d’effectuer ses recherches en amont de son inscription. Par exemple, pour un même programme dans deux Collèges différents, le Collège demandera le même test écrit mais l’entretien se fera directement dans le Collège par le Directeur d’Etudes du programme choisi.

Et ta vie à Cambridge, elle se passe comment ?

Eh bien je conseillerais à tous les étudiants d’apprendre à cuisiner. *rires*

Je vis dans un dortoir de mon Collège qui est assez nouveau (fondé en 1960), le Churchill College, assez bon en informatique. En termes de ressources académiques et de professeurs, l’Université de Cambridge est exceptionnelle, on a énormément de ressources dans tous les domaines, il y a des bibliothèques partout, c’est vraiment incroyable.

Puisqu’on est en Fac, il y a aussi davantage d’opportunités pour faire des stages dès le début, ce qui est différent de la France. Les stages en universités françaises sont souvent réalisés durant les dernières années d’études, à Bac +3/4/5, alors qu’ici, dès la 1e année en Computer Science, on peut faire des stages pendant l’été. J’ai fait un stage l’été dernier d’ailleurs.

Le système anglo-saxon est différent et demande un certain temps d’adaptation car tout n’est pas évident. Il s’agit vraiment de sortir de ta zone de confort.

As-tu déjà une idée du métier que tu souhaites exercer ou es-tu encore en phase de réflexion ?

J’ai une idée des métiers que je ne veux pas faire. *rires*

L’ingénierie informatique est intéressante mais le métier derrière n’est pas forcément aussi intéressant pour moi, je réfléchis davantage à la recherche, poursuivre peut-être en Master et en Doctorat. On verra, je ne suis pas encore certain et je me laisse le temps de découvrir ce que j’ai à apprendre ici.

A Cambridge, on a beaucoup de théorie informatique, c’est beaucoup plus intense que les autres universités d’Angleterre puisqu’un trimestre ici est constitué de 8 semaines au lieu de 10 ou 12 pour la majorité des universités ici, c’est une période très courte et donc très intense.

Mais les vacances sont longues, ce qui nous permet de mélanger détente et révisions, et de vivre malgré tout une vie étudiante épanouissante !

As-tu justement le temps de t’investir dans d’autres disciplines en dehors de tes études ?

J’ai pu faire beaucoup de choses cette année. Je fais partie du Comité de « International Students Campaign », organisation étudiante subordonnée à la Student Union qui ressemble un peu au CVL (Conseil de la Vie Lycéenne) qu’on avait au LFS. On a récemment organisé une Fresher’s Week pour les nouveaux étudiants internationaux, c’était très sympa !

A Cambridge, on a également ce qu’on appelle des « Formal », des dîners habillés assez formels et réguliers de la vie étudiante, réputés dans les Universités de Cambridge et d’Oxford.

On organise aussi des événements plus tournés vers l’informatique, le dernier était un événement de création de projets informatiques en 24h. C’était le premier projet Hackathon étudiant qui avait lieu en Angleterre depuis le début du Covid en présentiel et je suis assez fier d’avoir participé à l’organisation de l’événement !

Pour finir notre échange, que souhaiterais-tu dire à nos élèves qui réfléchissent à leur avenir et à leur orientation ?

Je pense que tout d’abord, si on veut étudier en Angleterre, la première chose à faire, c’est de ne pas avoir peur. Cambridge est une institution exceptionnelle, bien sûr, car très sélective, mais ce n’est pas une sélection impossible. Il faut toujours essayer !

Ensuite, je pense qu’il faut comprendre ce qu’on veut faire, ce qu’on veut étudier, savoir quels sont ses centres d’intérêts. L’Angleterre a des parcours mathématiques/informatiques qui sont extrêmement spécialisés, ce qui demande d’avoir une idée relativement précise de ce qu’on souhaite faire.

Cambridge a cependant des programmes généraux, comme les Sciences Naturelles (Natural Sciences) ou encore les Sciences Humaines, Sociales et Politiques (HSPS), des études qui sont plus flexibles et qui se spécialisent dans un second temps.

Pour avoir un bon dossier et postuler à Cambridge ou Oxford, il faut s’investir personnellement. Ce n’est pas forcément lié à une activité extra-scolaire pratiquée pendant des années, mais plutôt à un investissement personnel dans des matières qui t’intéressent et ce vers quoi tu t’orientes. Faire des concours, des mini-compétitions, élaborer des mini-projets, participer à des clubs, etc., qui pourront valoriser l’intérêt que tu portes à tel ou tel domaine sont des bonnes idées pour se mettre en valeur et renforcer un dossier.

Enfin, prenez le temps d’explorer, de rester curieux et ouverts. Le programme du LFS, notamment avec le Baccalauréat Français International en langues anglaise ou chinoise est intense, avec beaucoup d’heures de cours, mais malgré cela, je conseillerais vivement de prendre du temps pour s’investir personnellement et d’aller un peu plus loin dans la démarche pour avoir la possibilité d’entrer dans ces excellentes universités.